Les enjeux en termes de conduite du changement seront donc majeurs pour l’ensemble de ces agents qui se remettent déjà difficilement de la réforme de l'administration territoriale de l'État (RéATE) engagée en 2010.
Cette nouvelle redistribution des pouvoirs des services de l'État dans les régions doit s'accompagner d'une recherche de cohérence et d'unité de l'action de l'État. Le renforcement de l'interministérialité et le développement des mutualisations de moyens (implantations immobilières, achats, fonctions de support – gestion de la paie, gestion de la comptabilité) joueront un rôle majeur dans sa réussite.
De même, la convergence des pratiques des DRI en matière de ressources humaines devra être accentuée (organisation du temps de travail, régime indemnitaire, formation, dialogue social…) car la fusion entre les directions a conduit à la mixité des nouvelles entités rassemblant au sein de mêmes bureaux des agents de différents ministères. Or, des différences notables peuvent exister dans leur traitement selon leur administration d'origine en termes indemnitaires et de politique sociale notamment. La coexistence d'avantages différenciés alors que les agents effectuent le même travail, ne contribue pas à la cohésion des nouvelles DRI. Cette difficulté risque d’être aggravée par les rapprochements entre les services dans les régions ayant fusionné.
Une révolution culturelle managériale devra également être envisagée (association de l’ensemble des personnels à la réflexion commune, dialogue social de qualité, pédagogie de la réforme…), ainsi qu’une évolution très profonde dans la manière d’animer de piloter et d’animer l’échelon régional.
C’est à l’ensemble de ces défis que les services de l'État devront répondre dans un contexte de baisse des effectifs et de fragilité budgétaire.
Ces défis sont certes majeurs mais pas insurmontables. Les services de l'État devront aller vite et donner du sens à leur action. Il faudra en outre que la réorganisation s’accompagne d’une animation renforcée de la collégialité des services régionaux par le préfet de région – tout en respectant et même en s'inspirant des meilleures pratiques actuelles – et d’une meilleure prise en compte par l’administration centrale des spécificités et des attentes locales.