Conscients de ces défis et désireux de les relever, une grande majorité de Présidents de régions, s'exprimant dans une tribune libre du Monde (28 septembre 2017), actent que « les régions sont désormais compétentes sur les principales préoccupations de nos concitoyens… » et demandent à l'État de choisir « de s'appuyer sur les régions pour mener à bien les réformes utiles à notre pays ».
Cette volonté affirmée des régions d'élargir leur rôle dans le développement national et européen pose bien évidemment la question des moyens, et le sujet a été largement débattu lors du récent Congrès des régions de France à Orléans.
Mais elle s'exprime aussi dans le choix des démarches les mieux adaptées pour remplir au plus vite les nouvelles compétences reconnues, et à venir, afin de répondre au mieux aux défis, notamment économiques et sociaux, et aux attentes des concitoyens.
À cet égard, depuis quelques mois, la notion d'expérimentation est largement mise en avant.
Expérimentation, semble-t-il, assimilée à liberté, liberté d'agir en dehors des blocages. Quels blocages : administratifs certes, mais aussi budgétaires, législatifs, culturels…
Cette volonté d'expérimentation mérite d'être clarifiée. Source irremplaçable d'innovation, elle ne peut à notre sens devenir argument de combat contre toutes les difficultés que peuvent rencontrer les Présidents de régions désireux d'avancer sur leurs domaines de responsabilité.
La question, plus largement, est bien celle de l'action qui doit être menée au service de l'ambition politique que nourrit naturellement et fort heureusement tout Président de région.
La ligne « vertueuse » Ambition / Stratégie / Action / Résultats n'a de chance de s'accomplir que si l'action s'appuie sur des démarches rigoureuses et aux effets reconnus.
L'expérimentation fait partie de ces démarches, si on en respecte les principes :
- elle doit tout d'abord viser l'innovation, mais il ne s'agit surtout pas d’innover pour innover. Il s'agit, sur la base d’un constat d’inefficacité ou d’une recherche de résultats plus favorables, d’avoir une volonté de changement et de mettre en œuvre des pratiques différentes dont le caractère novateur s’apprécie au regard d’une situation donnée et des améliorations apportées ;
- elle n'est, rappelons-le, que la troisième étape de la méthode expérimentale, puisqu'elle intervient seulement après l'observation, puis l'hypothèse. Hypothèse que nous raccordons pour notre part à l'objectif, qu'il soit économique, social, politique…
- enfin, elle se caractérise par la rigueur, rigueur qui exige la répétition (confirmation) et la comparaison avec un système témoin n'ayant pas subi d'intervention.
L'expérimentation n'intervient donc que lorsque les conditions sont réunies et c'est sur cet « amont » incontournable que Régions en mouvement propose son assistance : notamment en apportant – via une analyse benchmark tournée vers les régions européennes les plus engagées sur le domaine considéré – les éléments précis qui vont favoriser la détermination des objectifs et le choix de la démarche la plus appropriée – peut-être l'expérimentation – pour obtenir les meilleurs résultats dans les meilleures conditions.